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ADULTÈRE ET HOMOSEXUALITÉ NE SERONT PAS CRIMINALISÉS

Une tentative des associations musulmanes de criminaliser l’adultère et l’homosexualité auprès de la Cour constitutionnelle a finalement été rejetée hier par le verdict final de l’institution.

5 des 9 juges ont rejeté cette pétition qui avait été déposée il y a plusieurs mois dans le but de modifier le code pénal.

“C’est une victoire non seulement pour les communautés LGBT, mais c’est surtout une victoire du bon sens”, a dit l’activiste des droits des homosexuels Hartoyo.

“Nous vivons tous ensemble en tant que nation et nous devons respecter nos différences”, a-t-il ajouté.

L’Alliance pour l’amour de la famille (AILA), à l’origine de la demande de révision, avançait que l’influence de la communauté gay s’était répandue, particulièrement depuis que les États-Unis avaient légalisé le mariage gay, et que cela avait pour conséquence une “dégradation morale” du pays.

Dans son rendu, la cour a également affirmé qu’elle n’avait aucune autorité en la matière puisque l’établissement des lois était du ressort des députés.

Et effectivement, le débat va désormais être déplacé vers le parlement où, a priori, la majorité des députés ne seront pas favorables à une telle révision et où le passage de nouvelles lois se fait à un rythme d’escargot, ne laissant ainsi présager aucun changement dans un avenir proche.

Une tentative similaire par les associations musulmanes d’interdire l’alcool sur tout le territoire indonésien est d’ailleurs en panne depuis des mois.

Reste qu’à 5 voix contre 4, il s’en est fallu de peu que la loi puisse être révisée, un résultat qui a sans doute tenu à pas grand chose, à une affaire de corruption pour être précis.

En effet, comme l’a noté l’activiste de Human Rights Watch, Andreas Harsono, l’arrestation puis l’incarcération il y a quelques mois du juge Patrialis Akbar pour corruption, a probablement changé l’issue des délibérations.

Ferme soutien de la requête d’AILA, le juge Patrialis Akbar a été remplacé par un opposant au projet.

D’un point de vue plus général, la décision de l’institution a quelque peu surpris les activistes, qui s’estiment néanmoins réconfortés par le rendu, tout en s’attendant à d’autres défis à l’avenir.

“Cette décision est un soulagement parce qu’elle prouve qu’il est possible de défier le conservatisme rampant de la société”, a dit Dede Oetomo, un activiste gay.

“Mais ce n’est pas terminé pour autant, il y a encore le parlement, il y a d’autres institutions de l’État, ils peuvent se tourner vers l’éducation, les organisations sociales”, a-t-il conclu.

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