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A l’assaut de l’Ebulobo et de l’Inerie à Flores

Si vous survolez l’île de Flores, à 500 km à l’est de Bali, vous serez peut-être intrigué par ces deux cônes qui émergent des nuages au centre de cette île qui ne compte pas moins d’une quinzaine de volcans actifs, dont un apparu il y a seulement 10 ans en 2001 (cf. La Gazette de Bali n°70 – Mars 2011). L’Inerie (la mère Rié) et l’Ebulobo (le grand-père Lobo), puisque ce sont les noms de ces volcans, représentent les deux ancêtres des peuples Ngadha et des Nage-Keo qui vivent dans cette région, ils trônent comme deux piliers qui supportent le ciel.
Grâce aux conseils avisés de Thierry Robinet et de Jean-Marie Bompard du Natural Guide Bali Lombok Flores Sumba, nous avons pu entreprendre leur ascension au mois de mai dernier avec un groupe d’amis.

Pour grimper tout d’abord sur le grand-père, nous avons dû nous enquérir la veille de trouver des guides. Le plus simple reste toujours de rendre une visite de courtoisie au chef du village au pied du volcan, en l’occurrence Mbulakoli, de faire palabre avec légèreté et humour, Jean-Jacques, un des membres de notre équipe, s’y entend comme pas deux, et d’exposer notre requête. Deux coups de fil plus tard, nos guides étaient calés pour le lendemain matin à 3h.
Très belle ascension de 1100 m en trois heures, l’équipe est bien rôdée, nous atteignons le sommet à 2128m pour le lever de soleil. Une surprise nous attend : un arc en ciel sphérique couronne l’ombre de l’Ebulobo, un phénomène jamais observé jusqu’alors et qui ressemble fort à une couronne de saint !

Le lendemain, nous consacrons nos loisirs à visiter Bajawa et ses alentours sous la pluie, son marché éclairé à la lampe à huile, ses marchands de tissages noirs et jaunes et à chercher des guides. En fait, deux solutions s’offrent à nous : soit de prendre un guide pro depuis le village de Watumeze, le point de départ habituel pour l’ascension, soit de recourir à des orang lokal depuis le village traditionnel de Bena, sans doute un des plus beaux d’Indonésie. Au moment où nous y passons, il y a une cérémonie avec sacrifices de buffles et danses dans le village, un moment hors du temps !
Comme notre interlocuteur ne peut nous expliquer la différence entre un orang lokal et un guide, nous optons pour les hommes de ce beau village. Quand nous nous levons à 2h, il pleut encore un peu. Quand nous atteignons le village de Bena, point de départ de notre ascension, tout le monde dort et surtout nos accompagnateurs. Une vieille dame se lève et ouvre son warung pour essayer de nous vendre du coca à 2h30 du matin. Finalement, ils arrivent, pas facile de se lever quand on n’a pas de réveil. Le départ dans la montagne est hasardeux, deux de nos accompagnateurs ne sont jamais montés et le plus expérimenté se trompe de chemin à plusieurs reprises. Valérie passe une jambe à travers un fourré qui donne directement sur un précipice, plus de peur que de mal !

L’ascension de l’Inerie est beaucoup plus longue que prévue mais, au fur et à mesure que le jour se lève, nous sommes emportés comme toujours par la beauté du spectacle de la nature et du lever de soleil. Enfin, nous arrivons sur la caldeira et seuls trois d’entre nous atteindront le sommet à 2227m, après un passage assez abrupt où tout faux pas est interdit.
La grande difficulté de ce volcan réside dans la descente, incroyablement glissante, nous ne comptons plus les chutes mais tout le monde en sortira indemne y compris Dominique qui avait perdu les ongles de ses orteils un an plus tôt sur le Tambora !
Mais à grande difficulté, grande récompense. Notre excellent chauffeur Pak Nikolaus nous conduit aux plus extraordinaires eaux chaudes jamais expérimentées en Indonésie. Deux rivières, l’une froide, l’autre brûlante se rejoignent à quelques kilomètres de là pour former le plus délicieux des bains, nous sommes seuls au milieu de cette nature intacte et non encore domestiquée. Jamy et Anika se baignent, deux Eve pour un jardin d’Eden, notre périple se termine, Flores mérite plus que 5 jours, nous reviendrons dans cette île magnifique.

Quelques repères pratiques :

Pour réaliser ce périple, il est indispensable de se procurer le guide Bali Lombok Flores Sumba Sumbawa, The Natural Guide, aux éditions Pages du Monde (pages 539 à 548).

L’aéroport le plus proche est celui de Bajawa mais nous avons opté pour celui d’Ende relié depuis Bali par les compagnies Merpati, Transnusa et Batavia Air.

Numéro de téléphone de Pak Nikolaus, notre chauffeur : 085 239 045 678

Hébergements :

A Boawae (près de l’Ebulobo), gîte Sao Asih tenue par Ibu Joséphine. Tel. 081 339 474 289
A Bajawa (près de l’Inerie), hôtel Wisma Kembang et notre ami Sipri. Tel. 0384 21 072
Mention spéciale pour l’ambiance chaleureuse de chalet suisse du restaurant Lucas à Bajawa.

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