Accueil Papua, île aux trésors

A défaut des Kamoro, en route pour les Asmat

15 octobre 2007

11h00
Alain, Sliman et moi Nadji, sommes à bord du vol Garuda Airlines 753 à destination de Timika, en Papouasie Indonésienne. C’est un vol direct, très confortable et sans retard, nous sommes tous les trois contents et excités à l’idée de l’aventure qui nous attend. Mon pied me fait encore mal, j’ai enlevé le plâtre il y a deux jours. C’est très gonflé et je dois faire très attention. La cicatrisation est parfaite mais encore toute fraîche et mon mollet droit est encore atrophié. Un tendon d’Achille sectionné, c’est grave. Il y a 3 semaines, j’ai rencontré Damianus de la région Kamoro. Il participait à une exposition d’art papou organisé par Kallman Muller à Ubud. Il m’a convaincu de venir passer quelques temps parmi son peuple afin d’y apprendre leur culture, chasser le crocodile et surtout collecter l’art de leurs tribus.

15h00.
Atterrissage à l’aéroport de Timika. Nous récupérons nos maigres bagages et sortons du petit aéroport. Damianus n’est pas au rendez-vous. Je l’appelle mais il me dit que son village est sous la pluie et qu’il n’a pas de pirogue pour nous emmener.
Je raccroche dépité. Mais Amir, un chauffeur de taxi que j’avais rencontré lors d’un précédent séjour, pointe son nez. Pendant 2 heures, il nous fait visiter la ville à la recherche d’un hôtel sympathique, d’un bon restaurant et d’un agent d’expédition de marchandises. En fin d’après-midi, nous nous arrêtons à l’hôtel Intsia tenu par Made, un architecte balinais installé ici depuis plusieurs années. Il nous donne quelques informations utiles sur la région de Mimika, mais aussi Asmat, où il vient de passer une semaine pour un festival.

16 octobre 2007

9h00
Notre petit dîner de la veille a été très copieux. Nous sommes ensuite allés dans un karaoké vider quelques bières et chanter des rock’n’roll cacophoniques mais maintenant il faut se lever et préparer notre journée. Je rappelle Damianus. Il me dit que sa pirogue est brisée et qu’il doit en commander une, ce qui prend jusqu’à 3 semaines. Ici, il n’y a aucune route et le seul moyen de se déplacer, c’est en pirogue. Notre chasse aux crocodiles me semble bien compromise…
Au petit-déj, Made nous propose de nous arranger 3 billets d’avion pour Ewer,
le petit aéroport du territoire Asmat.
Il nous informe que nous pourrons facilement acquérir des sculptures après le festival qui vient de se tenir à Agats, chef-lieu de la région.

17 octobre 2007

8h00
Nous nous sommes levés à 7h00 ce matin. Hier, lorsque Made nous a remis nos billets, le rendez-vous à l’aéroport a été fixé à 8h00. Mais je sais par expérience que l’avion ne sera pas à Timika avant midi. Je demande donc à Made de passer par la banque afin que nous puissions retirer de l’argent.

9h30
A l’aéroport de Timika, l’avion n’est bien sûr pas là. Il part le matin de Merauke pour faire la liaison entre Ewer et Timika plus retour sur Merauke en repassant par Ewer. Nous attendrons.
Quelqu’un me tape sur l’épaule et me demande si je vais à Agats. C’est Kallman Muller accompagné de sa charmante secrétaire Luluk. J’ai souvent entendu parler de lui, lu certains de ses ouvrages, mais c’est la première fois que je le rencontre. Nous avons parlé jusqu’à l’arrivée de l’appareil à 13h30.
Le trajet pour Ewer ne dure qu’une heure. C’est un petit 20 places qui ne vole que deux fois par semaine. Trouver un siège demande parfois des semaines de patience. Nous survolons les mangroves qui couvrent la région sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés. Que de la jungle et des fleuves boueux.
Au bout de la minuscule piste d’atterrissage nous attendent des petits hors-bords qui nous conduisent à Agats, construit sur la mangrove face à la mer d’Aru. Pour seule route, un chemin surélevé en bois qui parcours Agats depuis Syuru à l’est jusqu’à Semenes et Baitopis, sur environ 3 km.
Nous décidons de passer la nuit chez Alex, un petit hôtel sympa et propre, peut-être le seul du coin avec le losmen Pada-Elo. Alex nous montre sa précieuse collection d’art Asmat. Kallman Muller, de son côté, arrange la location de pirogues pour de riches clients américains.
La collection d’Alex est vraiment très impressionnante. Mais nous sommes là pour acheter directement dans les villages papous. Il nous faut donc nous concentrer sur la façon la plus pratique et la moins coûteuse d’aller à leur rencontre.

20h00
Rendez-vous au Libra, le seul restaurant d’Agats, on y mange bien mais pas de poisson, alors j’en ai acheté à une vieille dame non loin de là.

18 octobre 2007

7h00
Après une nuit sans moustiques dans l’hôtel d’Alex, nous organisons le programme de la journée. Nous commençons par la visite du musée où l’on peut voir des pièces intéressantes d’artistes reconnus. Comme Adam Saimas et c’est chez lui que nous commençons notre premier contact avec les Asmat.

C’est un vieil homme d’une soixantaine d’années mais il nous dit n’avoir que 38 ans. Il a perdu un œil suite à un accident. Il vient du village de Per et fait partie des plus anciens sculpteurs d’art Asmat encore en vie. Son travail est d’une finesse incroyable.
Les Asmat sculptent sans dessins préalables. Ils représentent des actions vécues ou imaginaires avec un petit couteau à tailler et une pierre en guise de marteau, le résultant est époustouflant.
Kallman Muller lui achète d’ailleurs une petite statue qu’il vient juste de terminer, l’ambiance chez Adam est très décontractée et, accompagnés d’autres sculpteurs, nous passons une bonne partie de la journée à bavarder et à préparer de beaux poissons grillés dans la case familiale.

20h00
Retour à l’hôtel, épuisés par cette journée sous le soleil. Nous marchons sur le chemin en bois en faisant attention de ne pas nous casser la figure. Demain, il nous faudra signaler notre présence à la police et chercher à louer une pirogue.

Le mois prochain : « Trouver une pirogue, une vraie galère… »

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