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9 belges, 6 motos et 632 km à travers Sulawesi

Jeudi 18 avril, le grand départ

Après l’épreuve des perpétuels embouteillages balinais, nous voici enfin à Ngurah Rai, prêts à embarquer sur le vol JT746. Je découvre nos participants : 9 Belges, 5 hommes pour 6 femmes en tout, le sourire aux lèvres et l’air sympathique. La semaine promet d’être agréable ! Il est 9 heures du matin et l’on me parle déjà de la bière du soir qui attend. Certains sont déjà impatients de découvrir leurs jouets d’une semaine alors que d’autres sont inquiètes quant au fait que notre avion Lion Air ne confonde pas la piste et la mer ! Après plus de 10 heures de trajet, la nuit tombe peu à peu, et dehors, l’obscurité nous laisse apercevoir des églises et des guirlandes éclairées comme si nous étions en période natale. Sûrement un problème de calendrier, ou un brin de nostalgie de leur part… Il commence à se faire tard, mais nous voici enfin arrivés à Rantepao, au cœur du pays Toraja.

Vendredi 19 avril, à la découverte du pays Toraja et de sa culture (45 km)

Après vérification de l’état du matériel par notre mécanicien A’at, les hommes excités comme des enfants peuvent enfin découvrir leurs Kawasaki : 4 KLX 250 et 1 KLR 250 ; seule Madame Evelyn, la femme la plus téméraire du groupe, conduira sa propre moto ! Dans le groupe, il y a tous les niveaux : des habitués qui se rendent quotidiennement au travail à moto, des motards du dimanche, des occasionnels qui s’amusent de temps en temps avec la moto des amis mais aussi une novice.
Avec l’aide de notre guide un brin philosophe, Mister Emmanuel, nous commencerons par découvrir la culture Toraja à travers l’architecture de ses maisons et ses rites funéraires. Qu’en dire ? Les maisons, de forme rectangulaire, sont surmontées d’un toit en U, de forme ahurissante ! Certains diront que c’est un hommage aux navires qui emmenèrent le peuple Toraja jusqu’ici (bien que la mer soit à des km…) alors que d’autres vous diront que c’est un hommage aux cornes de buffles, symbole de force et de pouvoir. Une chose est sûre, nous n’avions jamais vu de telles constructions et nos yeux d’Européens en sont comblés.

Samedi 20 avril, en route vers Palopo (52 km)

Pour cette journée, place aux paysages ! Malgré ma récente arrivée sur le sol indonésien, j’ai déjà pu entrevoir de nombreuses rizières, mais des comme celles sur la route entre Rantepao et Palopo, jamais ! Des rizières à étage qui n’en finissent pas. Plus nous montons, plus le panorama est stupéfiant et nous ne pouvons nous empêcher de stopper les motos toutes les 5 minutes afin de remplir nos objectifs de ces souvenirs pourtant inoubliables. En plus des paysages, nous aurons droit à de nombreuses autres séances photos. Que ce soit avec des habitants simplement étonnés de voir des « Blancs » passer par ici et qui nous feront un instant nous sentir tels des stars en vacances harcelées par des paparazzis, ou que ce soit avec des plus petits qui, quant à eux, préfèrent être devant l’objectif pour nous faire partager leurs plus belles grimaces. Quelques petites chutes sans gravité au cours de cette journée, mais peu importe, notre mécanicien vérifiera chaque matin le bon fonctionnement des motos.

Dimanche 21 avril, Sengkang et lac Tempe (144 km)

Ce matin, je découvre le réveil original qu’est la prière de l’imam ! Un braillement/résonnement interminable dont on se passerait bien lorsqu’il est 5 heures pétantes. Ma foi, il faut bien s’adapter. Ce réveil sera donc l’occasion d’une petite balade toute aussi matinale car il me faut prévoir un nombre de Bintang suffisant pour la fin du voyage. Les cheveux dans le vent sur nos belles montures nous voilà alors partis pour rejoindre Sengkang. Comme chaque jour aux alentours de midi, la faim se fait ressentir, et le dilemme quotidien se perpétue : « Pour vous, ce sera nasi goreng ou mie goreng ? » Nous dirons que c’est un régime efficace pour qui veut reprendre des forces… Les femmes sont en revanche moins de cet avis-là. Mes papilles, elles, ne s’en lassent pas, tant qu’elles y échappent au petit-déjeuner (car oui, à Sulawesi vous avez aussi du nasi goreng disponible dès 7h).

Lundi 22 et mardi 23 avril, cap sur Bira ! (144 km)

Nous continuons maintenant notre route, direction le sud. A nous Bira, ses bateaux et ses plages paradisiaques ! Nous descendrons une longue pente sinueuse, un petit chemin entouré d’arbres, avant de nous retrouver subitement sur une plage où nous avons découvert cachés, tel un trésor, deux immenses bateaux en construction. Curieux touristes que nous sommes tous autant les uns que les autres et surtout impressionnés par la prouesse technique, tout le monde commence à fouiner et tourner autour des bateaux jusqu’à ce qu’un des travailleurs nous propose de monter. Une épreuve ! Ils ont beau être parmi les meilleurs pour construire de gigantesques bateaux en bois, leurs échelles pour y accéder se résument néanmoins à deux grandes planches de bois avec quelques morceaux d’écorces clouées en guise de marches. Le groupe ayant voyagé une semaine en bateau avant ce trip, tous me paraissent ravis de découvrir leur construction, notamment Jean-Pierre, Bertrand et Jean-Yves qui discuteront longuement technique avec les ouvriers sur le pont. Après plusieurs jours de moto, nous voilà tous bien fatigués et la vue au loin de l’azur de la mer nous donne l’envie de rester ici un jour de plus. Ce que nous ferons donc. Cependant, de loin, nous n’avions pas vu et nous ne pouvions imaginer que ces plages de sable fin abritent aussi un nombre incalculable de détritus en tout genre ramenés par les courants marins. C’est selon moi la meilleure façon ou du moins la plus efficace pour comprendre l’invasion du plastique en Indonésie ou les 15 millions de sacs plastiques distribués chaque jour ! Triste constat dont nous avons longuement parlé avec Bernard, spécialiste du plastique en tout genre en Belgique. Les plages y restent cependant sublimes et dépassent largement la beauté de ma côte azuréenne. Nos jolies Belges ne mettront pas longtemps à enfiler leur maillot de bain, au plus grand plaisir des Indonésiens de l’hôtel ! Quant à moi, je resterai longuement avec notre chauffeur Luther à déguster rambutan et autre langsat en attendant une nouvelle balade à moto.

Mercredi 24 avril et jeudi 25 avril, Malino puis retour à Makassar (152 km + 95 km)

Aujourd’hui fut notre dernière journée… Une longue journée sur la route, à travers les montagnes du sud de Sulawesi. Beaucoup de kilomètres mais aussi beaucoup de paysages : des rizières à étage toujours impressionnantes, des plantations de tomates mais aussi des pinèdes dont l’odeur rappelle celle des forêts européennes. Nous nous arrêtons à mi-chemin pour une pause-café dans un warung où, assis par terre, tous autour de la même table, nous reprenons des forces tout en pouvant contempler la magnifique vue sur le lac et les montagnes. L’ambiance bon enfant comme tout au long du séjour, s’est quelque peu imprégnée d’un élan de spleen, la fin du voyage se faisant ressentir. Nous continuerons notre route, profitant une dernière fois des Kawasaki et des paysages de Sulawesi. Un dernier café, un dernier nasi goreng et une dernière séance photos, nous voilà malheureusement déjà de retour à Makassar pour embarquer direction Denpasar…

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