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2 Many DJ’s… à Kuta

Il se dit que Bali aurait le plus grand nombre de DJ par habitant de tous les pays de l’O.C.D.E. ! C’est n’importe quoi ? Là n’est pas la question. Anniversaires, mariages, vernissages, brunchs, plages, centre commerciaux… une bonne multiprise, 2 tréteaux, 1 planche de bois, les DJ sont partout. Plus accommodant qu’un gamelan, plus actuel qu’un live band, ils sont devenus essentiels aux célébrations et événements du quotidien. La nuit tombée, ils rejoignent leurs milieux naturels que sont les clubs et les discothèques pour œuvrer jusqu’au petit matin. Drôle d’époque que la notre où les DJ font les 3/8, boivent du café et gobent de la vitamine C. Le métier a changé. Fini le temps où, isolés dans leur cabines, ils donnaient de la voix dans le micro pour lancer les morceaux ou annoncer qu’une Renault Fuego gênait l’entrée. Aujourd’hui, leurs héritiers sont descendus des perchoirs et ont posé leurs platines sur des autels face au public. Plus de micro. Le DJ est silencieux, concentré, pénétré. D’une oreille, il écoute sa musique comme le commun des mortels. De l’autre, à l’aide de son gros casque stéréo, il peut entendre le futur : son prochain morceau. Il a un coup d’avance sur tout le monde. Il est aussi magnifiquement multitâche. Il cale un disque alors que sur sa table de mixage, des lumières vertes et rouges clignotent un peu partout. A la manière des films de science-fiction des années 60, elles semblent vouloir dire haute-technologie, ne pas mettre entre toutes les mains. Mais le DJ l’a apprivoisée depuis bien longtemps. Du bout des doigts, comme un chef rajouterait des pincées de sel dans la sauce, il en tourne les boutons de gestes nets et précis. Une dernière touche et les jeux sont faits. Il lève les bras, son doigt se tend vers le ciel, la salle exulte… ou pas. Quelle différence y a-t-il entre le bon et le mauvais DJ ? Avec la démocratisation de la technologie, devenir un Bali DJ est accessible à tout un chacun. Et avec la demande grandissante, c’est devenu un des métiers de l’Endless Summer au même titre que webmaster ou instructeur de plongée. Des écoles se sont créées et un Kitas spécial, 2 fois plus cher, est à leur disposition. Mais il y a des choses qui ne s’apprendront jamais. Le Dj joue de sa présence et de son image autant sinon plus que de sa musique. C’est ainsi que s’étalent en 4 par 3 sur le bord des routes les photos d’illustres inconnus dans des poses conjuguant l’intensité de Che Guevara à la modestie de Steve Jobs, que des flyers nous incitent à ne surtout pas manquer DJ Lagrossetête, « from Berlin » et « vu à la télé », qui exceptionnellement honore Bali de sa présence. Et nos Facebook sont envahis d’invitations aux formulations donnant dans l’hyperbole façon Nouvelle Cuisine tel que « Session old school de classiques caribéens avant une déferlante de Sexy French Electro House. » Beaucoup ne comprendront que trop tard que ça signifiait anthologie reggae pour l’happy-hour.

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