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100% new age, 100% social

Avant d’arriver à Bali dans les années 90, Hélène travaillait en France pour une société de distribution de produits bio, Michel était paysagiste. Elle a commencé à fabriquer des moustiquaires brodées que des amis français d’Ubud commercialisaient dans leur magasin de meubles. Et puis, ils ont reçu une commande de 60 000 bouteilles d’aromathérapie et de 12000 coussins qui leur a mis le pied à l’étrier et permis de réunir les fonds pour monter leur société en décembre 2002. Les deux amis se sont rapidement positionnés sur le marché du new-age. « Le premier succès, ça a été le Zen-eyes, se souvient Hélène. Du sable parfumé contenu dans un masque de sommeil, entreposé au freezer et utilisé ensuite pour se décongestionner les yeux ou soulager les migraines ». Autre produit très prisé par les chaînes de distribution bio en France ou les grossistes new-age d’Europe du nord, la noix de saponine ou soap-nut en anglais (voir la photo en p.10) qu’ils expédient par containers entiers. « C’est tout bêtement le savon noir utilisé traditionnellement par les indonésiens, explique Michel. Ca pousse sur les arbres. Il suffit de faire tremper quelques noix dans de l’eau et ça dégage du savon. On l’utilise même dans la machine à laver le linge. Plus de problèmes de phosphates, ni de pollution, c’est magique. La difficulté, c’est d’en trouver suffisamment parce que les Indonésiens ont peu à peu coupé les arbres, ils préfèrent utiliser le rinso ! ». Les deux associés ont aussi développé une large gamme de fontaines Feng-Shui. Michel souligne cependant qu’ils souffrent de la concurrence chinoise des fontaines en résine mais renchérit : « Les Chinois sont imbattables pour les produits industriels mais dès qu’il s’agit de produits artisanaux en matériaux naturels, la qualité indonésienne donne le la. D’ailleurs, nous fournissons une société de Hong-kong d’objets de décoration, en albums photos en fibre, rideaux brodés, coussins de méditation en kapok… ». Leur société s’est aussi spécialisée dans les objets de décoration pour enfants : boîte à doudous en papier recyclé, boîtes de jeux, lits… « Le marché est encore assez vierge, expose Hélène. Une Indonésienne a ouvert un magasin à Jakarta en vendant exclusivement nos produits à bons prix et elle rencontre un franc succès ».
La conscience écolo-new age des deux amis a aussi un effet bénéfique sur la gestion de leur personnel. « En plus de nos 22 employés, nous mettons un point d’honneur à donner du travail à des femmes sans moyen de locomotion dans des villages déshérités du nord de Bali, ça fait vivre des familles entières ». Enfin, si vous demandez aux deux entrepreneurs s’ils ne sont pas handicapés par leur implantation à Ubud, ils répondent en chœur : « au contraire, tous ceux qui viennent faire des affaires à Bali se rendent forcément à Ubud et passent devant chez nous. Ubud nous inspire et puis, il fait beaucoup moins chaud que dans le sud ! ».

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